Jarry Alfred
Avertissement d'imposition pour sonterrain du Plessis-Coudray, près de Corbeil
Avertissement daté du 24 février 1907, adressé à « M. Alfred Jarry / homme de lettres / demeurant àParis rue Cassette 7 »; réexpédié le 3.06.07 à la sœur de l’écrivain (au dos nom et adresse manuscrite) : « Mademoiselle Jarry Charlotte / Rue Charles Lanielle / à Laval (Mayenne). » 1 feuillet imprimé in-4 (26x20,5cm), à en-tête du Département de Seine-et-Oise / Arrondissement de Corbeil »; nom et adresse de Jarry manuscrites, ainsi que l’aire de la parcelle et le total des contributions. Prix marqué au tampon. Au verso, cachet postal de Laval.Bord inférieur effrangé et jauni, pliures également légèrement jaunies, sinon bon état. C'est sur ses terres du Plessis-Coudray, très exactement aux Bas-Vignons (près de Corbeil-Essonnes, en Seine et Oise) qu’il avait acquises en 1904, que Jarry avait fait construire son « Tripode », ce fameux petit local de 3,69 x 3,69 mètres, construit par un charron du nom de Dubois, et reposant sur quatre pieds (et non trois, comme le voudrais l’étymologie du mot : humour de Jarry), que l’écrivain avait fait installé en pleine campagne. C’est dans ce local, qui ne sera du reste jamais payé, et pour ainsi dire jamais habité, qu’Alfred Jarry écrivit son roman « moderne » : le « Surmâle ».En février 1907, Alfred Jarry, malade, est menacé d’expulsion de son minuscule local de la rue Cassette, à Paris, qu’il appelle parfois son « tripode parisien », et s’est rendu à Laval chez sa sœur. Les ennuis avec le propriétaire de la rue Cassette ne feront qu’empirer jusqu’à la mort de l’écrivain. C’est dans ce misérable réduit que ses amis Saltas et Vallette, inquiets de ne pas avoir de nouvelles de lui, le découvriront à demi inconscient et paralysé des jambes, le 29 octobre 1907, et le feront transporter d’urgence à l’hôpital de la Charité, où il décédera trois jours plus tard.Le 25 juin suivant cet « Avertissement d’imposition », Jarry écrivit à Rachilde ceci : « Nous venons d’inventer une parade de notre escrime chirurgicale permettant – si elle réussit – de sauver la rue Cassette et d’arriver, vingt jours plus tard, mais frais et dispos au Tripode… » Jarry ne retournera jamais dans son tripode du Coudray, il reviendra à Paris le 7 octobre, dans sa chambre de la rue Cassette pour y mourir quelques semaines plus tard.
bookseller: Librairie Jean Claude Vrain (FRANCE)
11 avril 2007
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